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 Lettre ouverte de Jean Charest

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Jean Langlois
Admin



Nombre de messages : 25236
Date d'inscription : 15/07/2006

Lettre ouverte de Jean Charest Empty
MessageSujet: Lettre ouverte de Jean Charest   Lettre ouverte de Jean Charest EmptyMar 30 Oct 2007 - 9:00

Citation :
Ailleurs au Canada, aux États-Unis, en France, on s'interroge sur ce qui se passe au Québec, réputé comme terre d'ouverture, de tolérance. On se demande ce qui se passe chez nous à ce moment...
Hep Johny ! Si vous aviez mis vos culottes il y a un an on n'en serait pas là.

Face aux vitres du YWCA vous auriez du partir à rire et dire que ca n'avait pas de sens. Même chose pour Hérouxville. Un grand éclat de rire.

Mais non. Vous avez voulu ménager tout le monde à des fins électoralistes.

Vous vous attendiez à quoi avec la commission Bouchard-Taylor ?
Pensiez-vous que tout le monde allait être raisonable ?

Qu'aurez-vous comme information supplémentaire à la fin de cette ridicule tournée des régions ?

Que saurez-vous de plus qui vous permettera enfin de prendre le leadership dans ce dossier ?
Citation :
Le mardi 30 octobre 2007
Pour le respect et la raison
Photo La Presse
Jean Charest
La Presse

Ailleurs au Canada, aux États-Unis, en France, on s'interroge sur ce qui se passe au Québec, réputé comme terre d'ouverture, de tolérance. On se demande ce qui se passe chez nous à ce moment précis où nous devons ouvrir plus grand nos portes parce que nous manquons de travailleurs, que certaines de nos régions sont déjà en déclin démographique, et que nous faisons trop peu d'enfants.

Au Québec, nous avons toujours eu une tradition de protection des minorités et d'ouverture à l'autre, parce que nous sommes nous-mêmes une minorité à l'échelle continentale.

Dans le projet de loi de Pauline Marois sur l'identité québécoise, je ne reconnais pas ce Québec confiant qui a conquis le monde; je ne reconnais pas ce que nous incarnons comme peuple: la générosité, la fierté, l'attachement inébranlable à l'égalité.

Je n'y vois qu'un repli sur soi indigne de notre nation profondément démocratique. Plutôt que de s'entêter inutilement, Mme Marois devrait le retirer d'elle-même.

Il y a un débat au Québec. On ne doit pas chercher à le minimiser. Mais on doit tous chercher à ce qu'il se fasse dans le respect et la raison. Sous ces considérations, des gestes irresponsables ont été commis bien avant le malheureux projet de loi de Mme Marois.

Prenons un peu de recul sur les événements pour essayer d'y voir plus clair.

L'hiver dernier, des médias rapportent que des Juifs hassidiques d'Outremont demandent au YWCA de givrer ses vitres afin que les élèves d'un collège voisin ne voient pas les femmes en tenue d'exercice. Dans les semaines qui ont suivi, certains médias se sont régalés d'une foule de demandes d'accommodements.

Le chef de l'ADQ, flairant le vent, invite les Québécois de souche à «lever le menton», suggestion à peine voilée de regarder l'autre (l'immigrant) de haut. La réponse est venue d'Hérouxville avec son «code de vie».

Au-delà de la maladresse, ce geste révélait néanmoins un malaise réel. Les accommodements, bien que traités avec sensationnalisme, venaient heurter une certaine idée de la vie au Québec.

Il m'importait que le débat puisse se tenir dans les meilleures conditions possible. C'est pourquoi j'ai confié à deux de nos plus éminents intellectuels, reconnus internationalement, le mandat d'aller à la rencontre des Québécois pour réfléchir sur la notion du «vivre ensemble».

Au moment de la création de la commission Bouchard-Taylor, j'ai fixé les paramètres de la discussion avec ces mots:

«Le Québec est une nation. Par son histoire, sa langue, sa culture, son territoire, ses institutions. La nation du Québec a des valeurs.

L'égalité entre les femmes et les hommes.

La primauté du français.

La séparation entre l'État et la religion.

Ces valeurs sont fondamentales. Elles sont à prendre avec le Québec. Elles ne peuvent pas faire l'objet d'accommodements raisonnables.»

Dans une autre de ses sorties inconsidérées dont il a le secret, le nouveau chef de l'opposition officielle, qui avait une première fois soufflé sur les braises de l'intolérance, laisse tomber que le Québec accueille assez d'immigrants. Une simple vérification lui aurait permis de voir qu'au contraire le Québec accueille systématiquement une plus faible part des nouveaux arrivants au Canada que son poids démographique dans l'ensemble canadien.

Puis arrive la nouvelle chef du Parti québécois qui décide de jouer sur la même glace que l'ADQ. Mme Marois se met à dire «nous» pour bien marquer qu'il y a un «eux» menaçant. Et elle décide d'envenimer le débat sur les accommodements en tentant de créer une crise linguistique. Quoi de mieux pour promouvoir une option passéiste

Est-ce que René Lévesque, qui fut un grand démocrate, aurait accepté un projet de loi qui propose d'établir deux classes de citoyens, qui renie un principe démocratique de base, à savoir que quiconque peut participer à la conduite de la société en se présentant aux élections? Ce projet va à l'encontre des valeurs québécoises.

Mais le comble allait être atteint ces jours derniers lorsque l'ADQ, comme un pompier pyromane, dénonce à son tour le projet de loi de Pauline Marois.

Jamais je n'aurais cru possible au Québec que des acteurs de premier plan de notre débat démocratique se nourrissent des préjugés plutôt que de les combattre. Jamais je n'aurais cru possible que des prétendants au poste de premier ministre jouent ainsi avec la réputation internationale du Québec.

Je reconnais pleinement l'importance de ce débat et la corde sensible qu'il touche chez chacun de nous. C'est ainsi que notre gouvernement entend affirmer nos valeurs communes. Nous allons renforcer, dans notre charte, la valeur d'égalité entre les femmes et les hommes pour mieux guider les décideurs et les tribunaux face aux demandes d'accommodements reliées aux différences culturelles. Également, nous ferons en sorte que le droit de vote ne puisse s'exercer qu'à visage découvert.

Mais je me battrai avec toutes mes énergies pour dénoncer cet esprit d'assiégés dont mes adversaires se font les promoteurs, et qui les amène à faire croire aux Québécois que ce monde n'est pas fait pour nous.

L'identité québécoise est forte. Depuis 400 ans, nous défions la loi du nombre et du temps pour garder bien vivante la langue française en terre d'Amérique. Nos artistes et nos gens d'affaires ont conquis le monde. Le Québec fait vibrer Las Vegas. Bombardier est la seule entreprise au monde qui a le savoir pour construire à la fois des trains et des avions. Montréal est en en voie de devenir le Hollywood du jeu vidéo.

Pour moi, la promotion de l'identité québécoise ne se fera jamais en barricadant le Québec. Elle ne se fera jamais dans la peur de l'autre ou dans la promotion de l'intolérance. Elle se fera toujours par l'accroissement de notre rayonnement. Le Québec est aujourd'hui reconnu comme une nation. Nous parlons de notre voix à l'UNESCO.

Nous sommes en train de faire du Québec une puissance mondiale des énergies renouvelables. Nous avons pour projet de faire du Québec la grande porte d'entrée de l'Europe en Amérique, grâce à un accord transatlantique entre le Canada et l'Union européenne et la conclusion d'une entente Québec-France sur la reconnaissance des diplômes et des compétences.

Voilà comment on peut faire grandir le Québec, en le plaçant au point de convergence des influences progressistes; en faisant du Québec l'endroit où l'on veut être pour investir, pour prospérer, pour créer, pour fonder une famille. Voilà comment on peut renforcer notre identité, en associant le nom Québec à la réussite économique et sociale, et en conviant le plus grand nombre possible de gens à partager notre réussite en français et dans le respect de nos valeurs communes.

Tel est le sens de mon engagement envers le Québec.

L'auteur est le premier ministre du Québec.
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