http://www.statcan.ca/Daily/Francais/070523/q070523b.htm
Étude : La vie bien chargée des adolescents
Malgré le stéréotype des adolescents insouciants et nonchalants, plusieurs d'entre eux sont beaucoup plus surchargés qu'on ne le pense, d'après une nouvelle étude.
En effet, comparativement à leurs homologues de neuf pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques qui ont des enquêtes sur l'emploi du temps, les adolescents canadiens se classent premiers pour ce qui est des heures moyennes consacrées au travail rémunéré et non rémunéré pendant la semaine d'école.
De plus, sur une semaine en moyenne, y compris les journées d'école et les journées hors école, les adolescents ont effectué en moyenne 7,1 heures de travail rémunéré et non rémunéré par jour en 2005. Cela équivaut pratiquement à la semaine de 50 heures que les adultes canadiens âgés de 20 à 64 ans consacrent aux mêmes activités.
L'étude, parue aujourd'hui dans l'édition en ligne de L'emploi et le revenu en perspective, a été réalisée à partir des données sur l'emploi du temps de l'Enquête sociale générale de 2005. Ces données ont permis un examen détaillé d'une journée de 24 heures.
La grande majorité des adolescents de 15 à 19 ans qui vivent avec leurs parents vont à l'école. En 2005, ces adolescents ont fait en moyenne 9,2 heures de travail à l'école, de devoirs à la maison, de travail rémunéré et de tâches ménagères durant les journées d'école et 3,5 heures au cours de la fin de semaine.
On peut affirmer que le temps passé à faire ces activités d'apprentissage est un bon investissement dans le bien-être personnel et économique à long terme des adolescents. Mais, naturellement, la charge de travail relativement élevée entraîne bel et bien un certain degré de stress.
Par exemple, 16 % des adolescents se considéraient comme bourreaux de travail, 39 % se sentaient constamment contraints d'accomplir plus qu'ils ne pouvaient, et près des deux tiers (64 %) réduisaient leurs heures de sommeil pour pouvoir tout faire.
Aussi, parmi ceux qui ont fait état d'un niveau de stress élevé, seulement 45 % ont déclaré être très heureux ou très satisfaits de leur vie, soit un taux plus faible comparativement à ceux qui présentaient peu ou pas de signes de stress (environ 72 %).
Après les heures passées à l'école, les devoirs étaient l'activité non rémunérée qui prenait le plus de temps aux adolescents, 60 % d'entre eux y ayant consacré 2 heures et 20 minutes chaque jour en moyenne.
L'environnement familial est un indice important de cette activité. Les adolescents avaient nettement plus tendance à faire leurs devoirs et même davantage si les deux parents avaient fait des études universitaires, s'ils vivaient dans une famille biparentale intacte (où il n'y a pas eu de divorce) et si les parents étaient nés à l'étranger.
Il est intéressant de noter que les garçons de parents natifs du Canada faisaient beaucoup moins de devoirs que les filles de familles similaires et moins que les filles et les garçons de parents immigrants. Autre constat important, les adolescents faisant un travail rémunéré accaparant (20 heures par semaine ou plus) faisaient beaucoup moins de devoirs que ceux qui ne travaillaient pas.
L'âge et le type de journée (journée scolaire ou non) étaient aussi des indices très importants de l'engagement des adolescents dans un travail rémunéré quotidien. Le travail rémunéré est en effet la seule activité productive à avoir connu une augmentation au fil des années.
Certaines études ont montré le lien positif entre le travail à temps partiel des élèves et la responsabilité individuelle, la fiabilité et la productivité future. Cependant, trop de temps passé à travailler peut se répercuter sur les résultats scolaires. En plus, la présente étude montre que les adolescents qui font de longues semaines de travail rémunéré présentent des niveaux de stress plus élevés.
Près de 4 adolescents sur 10 font environ une heure de travaux ménagers en moyenne par jour. Si les différences globales entre les filles et les garçons ont diminué ces 20 dernières années, les filles de parents immigrants ont fait nettement plus de travaux ménagers en 2005 que les garçons de ces mêmes familles.
Le temps consacré aux travaux ménagers était également plus élevé dans les zones rurales et dans les familles reconstituées.