Cotes d'écoute à Montréal -- été 2023

Numéris doit publier demain (jeudi) les cotes d'écoute de l'été 2023 en radio pour les marchés mesurés en PPM, dont Montréal.

J'imagine que le 98,5 FM et Radio-Canada vont être en première et deuxième place respectivement, comme d'habitude.  Mais ça risque d'être difficile à vérifier avec le déclin de l'intérêt des médias écrits pour les cotes d'écoute radiophoniques, et la décision de Numéris de cesser depuis un an de publier des données sommaires...

-- Le couillon anonyme

À moins que j'aie manqué quelque chose, c'est le silence complet à date du côté des médias écrits sur ce sondage.

Une belle surprise cependant du côté de Radio-Canada : le communiqué de presse contient un lien vers un document qui fournit les parts d'écoute de chaque station dans le marché francophone, dans l'ensemble et pour certaines plages horaires.

Communiqué de presse de Radio-Canada :
https://presse.radio-canada.ca/radio/12701/progression-constante-et-records-d-ecoute-pour-ici-premiere-et-ici-musique/

Tableau de données de Radio-Canada :
https://centredepresse.nyc3.digitaloceanspaces.com/upload/site/fr/document/106445/64fa159beb69e.pdf

-- Le couillon anonyme

Je ne m'intéresse plus aux cotes d'écoute depuis belle lurette et je ne crois pas être le seul.

Ceci dit, Radio-Canada (Première Chaîne/Ici Musique) demeure à peu près ce qu'il reste encore d'écoutable à la radio.

Votre analyse svp.

Le panel francophone semble compter présentement un nombre disproportionné de répondants particulièrement peu portés à écouter la radio anglophone, que ce soit pour cause d'unilinguisme, de nationalisme exacerbé, ou un mélange des deux.

Les trois stations anglophones musicales privées ont obtenu un total de 12,2 % de parts d'écoute, contre 12,7 % à l'été 2022, et 14,4 % lors de l'été 2021.

Pourtant, avec le changement dans la réglementation du CRTC qui ne plafonne plus les grands succès à la radio anglophone à Montréal et Ottawa, on se serait plutôt attendu à une hausse.

Les trois stations anglophones qui parlent ont, pour leur part, obtenu un total de 0,0 % de parts d'écoute cet été.  L'écoute de ces stations est normalement très faible dans le marché francophone... mais pas au point d'être littéralement nulle.

Tout ça pour dire que dans l'ensemble, les stations francophones sont vraisemblablement surévaluées.  Advenant que l'écoute des auditeurs très unilingues ou très nationalistes diffère autrement que dans son rejet de la radio anglophone, il est possible que la surévaluation de la radio francophone bénéficie à une ou deux stations en particulier...

-- Le couillon anonyme

Couillon anonyme a écrit:

Tout ça pour dire que dans l'ensemble, les stations francophones sont vraisemblablement surévaluées ... il est possible que la surévaluation de la radio francophone bénéficie à une ou deux stations en particulier.
-- Le couillon anonyme

C'est donc dire que la firme de sondage est soudoyé ?

VIGER a écrit:

Je ne m'intéresse plus aux cotes d'écoute depuis belle lurette et je ne crois pas être le seul.

Ceci dit, Radio-Canada (Première Chaîne/Ici Musique) demeure à peu près ce qu'il reste encore d'écoutable à la radio.

Présentement, les trois stations de Cogeco ont un total de 44,6 % de parts d'écoute dans le marché francophone.

Les deux postes de Bell ont un total de 14,3 % de parts d'écoute.  La station francophone privée la plus populaire parmi celles ayant un autre propriétaire que Cogeco ou Bell n'a que 2,2 % de parts d'écoute.

Quiconque veut rejoindre le public par la publicité à la radio francophone à Montréal est obligé de faire affaire avec Cogeco.

Le CRTC a malheureusement introduit un déséquilibre dans le marché lorsqu'il a accepté, en 1994, la fusion des réseaux AM de Télémédia et Radiomutuel, ce qui créait dans les faits un groupe de trois stations dans chaque marché, et ce même si les deux compagnies s'en défendaient bien.

Il a tenté de corriger ce déséquilibre en permettant en 2010 à Cogeco d'avoir un troisième poste FM francophone à Montréal... comme si un nouveau déséquilibre pouvait corriger celui qui existait déjà.

Comme si ce n'était pas suffisant, la même recette consistant à tenter de corriger un déséquilibre par un autre a été utilisée à nouveau par le CRTC en 2013 quand il a permis un quasi-monopole de Bell dans le marché anglophone de Montréal.

Le résultat est une configuration non compétitive.  Les meneurs privilégiés n'ont pas besoin de faire de la meilleure radio pour continuer à dominer.  Quant aux autres, leur intérêt à faire une concurrence vigoureuse est également limité, parce qu'ils n'ont aucun espoir de gagner.

-- Le couillon anonyme

Jean Langlois a écrit:

Couillon anonyme a écrit:

Tout ça pour dire que dans l'ensemble, les stations francophones sont vraisemblablement surévaluées ... il est possible que la surévaluation de la radio francophone bénéficie à une ou deux stations en particulier.
-- Le couillon anonyme

C'est donc dire que la firme de sondage est soudoyé ?

Je ne pense vraiment pas.  Si des gens payent afin de trafiquer les cotes d'écoute, il semble infiniment plus probable que ce soit pour prendre le contrôle d'audimètres.

Numéris exclut les données des audimètres jugés compromis de ses résultats avant même que les répondants soient retirés du panel.  Le problème est que les moyens de Numéris pour déterminer si un audimètre est compromis sont limités.

Parmi les facteurs utilisés, on compte notamment une écoute trop soutenue d'une même station, une écoute abusive à domicile pour quelqu'un qui travaille à l'extérieur ou l'inverse, ou une écoute trop synchronisée avec celle d'un autre audimètre.

Source : http://web.archive.org/web/20110411121211/http://kowchmedia.com:80/blogs/archives/116-bbm-canada

L'étude à l'origine de cette entrevue :
http://web.archive.org/web/20191126185608/http://www.broadcastarchitecture.com/PPMStudyNov2010.pdf

Bien que Numéris ne divulgue pas aux répondants exclus des résultats qu'ils le sont avant de les renvoyer du panel, il faut tout de même garder à l'esprit que les stations reçoivent des données à chaque semaine avec un délai de dix jours.

Il est arrivé que Numéris retienne les services de vérificateurs externes pour valider ses sondages, mais je ne sais pas à quelle fréquence de telles vérifications sont faites, ou si elles le sont encore, et encore moins à quel point elles pourraient ou auraient pu permettre de détecter une fraude bien organisée.

Ceci étant dit, la fraude pourrait être inutilement risquée ou carrément inutile si Numéris fournit aux stations les codes postaux où elles sont le plus écoutées, à l'image de ce que Nielsen fait aux États-Unis... ce que je n'ai pas pu déterminer.

-- Le couillon anonyme

Couillon anonyme a écrit:

Numéris exclut les données des audimètres jugés compromis de ses résultats avant même que les répondants soient retirés du panel.  Le problème est que les moyens de Numéris pour déterminer si un audimètre est compromis sont limités. Parmi les facteurs utilisés, on compte notamment une écoute trop soutenue d'une même station, une écoute abusive à domicile pour quelqu'un qui travaille à l'extérieur ou l'inverse, ou une écoute trop synchronisée avec celle d'un autre audimètre.
-- Le couillon anonyme

Alors que je travaillais à CHRC sur le show du matin avec André j'ai reçu chez moi un cahier de sondage BBM. Je l'ai rempli. Au sondage suivant j'ai reçu un autre cahier. Je l'ai donné au boss des ventes de la station. Je n'ai plus eut de cahier par la suite.

Il a été détecté?

Il aurait fallu avoir un informateur chez BBM à l'époque pour avoir une chance de le savoir avec certitude.

Rapporter une écoute d'une station marginale comme CKRL-FM ou CKIA-FM, à un moment où personne n'écoute habituellement, aurait pu être une façon indirecte de déterminer s'il a été compté à supposer que vous ayez pu avoir accès au rapport de cotes d'écoute du sondage en question par la suite.

Si vous vous souvenez de l'écoute que vous aviez rapporté, que vous aviez suivi la recette exposée ci-haut, et que vous savez quand l'incident est arrivé, il y aurait alors encore moyen de vérifier si le cahier a été compté... mais depuis que Numéris a eu la brillante idée de supprimer ses archives en ligne, ça impliquerait à nouveau un voyage à la bibliothèque de l'Université Ryerson à Toronto, ou au mieux une visite de la Collection nationale à la Grande Bibliothèque à Montréal qui possède un certain nombre de rapports de BBM à partir de l'automne 1994.

En principe, ça pourrait aussi être une façon de confirmer qu'un audimètre est comptabilisé dans les résultats, à moins bien sûr que ce soit un motif d'exclusion des résultats pour Numéris.  Une approche un peu plus subtile, qui exposerait à l'audimètre un poste pas particulièrement populaire sans être complètement marginal, à des heures creuses, aurait de meilleures chances de fonctionner si bien sûr l'audimètre compromis n'est pas exclu pour d'autres raisons.

-- Le couillon anonyme