"De nombreuses voix ... se sont élevées au fil des ans pour exiger une refonte complète de cette loi pour assurer le droit à l’information. Mais les revendications font face à une résistance du gouvernement du Québec à entreprendre ce vaste et urgent chantier.
LAURENCE GUÉNETTE
COORDONNATRICE DE LA LIGUE DES DROITS ET LIBERTÉS
LYNDA KHELIL
RESPONSABLE DE LA MOBILISATION À LA LIGUE DES DROITS ET LIBERTÉS
La Presse
29-09-23
Je vais essayé de faire ca court mais au final c'a m'a pris 2h.
3mn de lecture.
En 1979 comme recherchiste pour le l'émission matinale de CHRC je devais souvent trouver le fonctionnaire qui pouvait répondre à mes questions en faisant un paquet de téléphones avant d'y arriver.
Ca prenait quelques heures. Mais quand je l'avais en ligne j'avais des réponses à mes questions.
Puis arrive LE numéro. Un numéro public. Un genre de 411 gouvernementale.
Wow! C'était très efficace. Tu expliquais ce que tu voulais savoir, les téléphonistes te trouvaient la personne à rejoindre et te donnaient le numéro dans son bureau. Je sauvais des heures. Je pouvais travailler sur autre chose. Le corps d'une collègue.
En 1982 arrive La commission d'accès à l'information. Si je voulais parler à un fonctionnaire sur un sujet politiquement sensible je devais appeler là.
Qui jugeais que c'était politiquement sensible pour le pouvoir?
Tu suite j'ai trouvé ca louche. J'avais 20 ans et j'étais suspicieux. Aujourd'hui je serais comploteux.
J'ai continué à appelé LE numéro mais de plus en plus on me dirigeait vers La commission de censure étatique.
Je suis sur le beat d'une nouvelle, j'ai besoin d'avoir l'information tu suite. Faut que je fasse une demande écrite ... que je peux envoyer par faxe maintenant me dit-on.
Je vais avoir une réponse si j'ai le droit d'avoir une information publique quand? D'ici une semaine ...
Je laissais tomber la vérification des faits que j'avais et j'allais en ondes. Ou je ne poussais pas plus loin et je n'allais pas en ondes.
Dans une semaine la nouvelle n'allait plus être d'actualité.
Puis les délais de La commission sont passé à un mois et maintenant c'est des années.
Les journalistes d'enquêtes sont freiné. Tu ne peux pas passer des mois et des mois sur un dossier.
Gagnant? Les plotes à votes du gouvernement qui utilisent La commission à des fins électoralistes.
Perdant? L'information qui permettrait aux électeurs de ne pas mettre des ordures au pouvoir.
C'est rendu ca La commission d'accès à l'information. Une patente de censure au service de la politique. Loin d'une accessibilité à l'information.
A 20 ans je trouvais ca louche. 40 ans plus tard je ne trouve plus ca louche.
Résultat au final?
Ca donne des médias à genoux qui ne se vendent plus, faute de nouvelles, subventionnés par des plotes à vote.
Je prends de votre temps pour vous sensibiliser sur une dérive démocratique qui a commencé il y a une quarantaine d'années.
Le contrôle de l'information à des fins politiques.
Lisez le texte.
https://www.lapresse.ca/dialogue/opinions/2023-09-29/droit-a-l-information/faire-la-lumiere-sur-l-opacite.php