- Jean Langlois a écrit:
- Ca va crier au Québec. A Ottawa, à Québec, les syndicats, les clowns comme Bourgeois, vont dénoncer le colonialisme britanique et l'assimilation culturelle. L'affront sera dénoncé et récupéré dans le discours séparatiste.
Et le reste du Canada le sait et il s'en cri .....
Vrai, mais je pense qu'il y a autre chose qui entre en ligne de compte.
Le bilinguisme obligatoire aurait pour effet de sérieusement limiter le nombre de candidats potentiels comme juges à la Cour suprême.
Et les candidats restants, donc bilingues, seraient susceptibles d'être québécois dans une proportion largement supérieure à la moyenne canadienne.
L'effet réel d'une telle obligation serait probablement d'imposer, en pratique, un nombre de juges québécois supérieur à ce que prévoit la Constitution, et ressemble même étrangement à un amendement constitutionnel déguisé.
Un autre problème réside dans le fait qu'il est connu que les Québécois tendent à être plus à gauche que la moyenne et qu'une telle orientation politique porte généralement davantage à l'activisme judiciaire. Ceux qui se plaignent de l'activisme judiciaire risquent donc d'être opposés à cette mesure... même si, en pratique, une opposition pour cette raison n'est pas nécessairement fondée, puisqu'il existe en fait dans la culture juridique québécoise un vieux fond de méfiance envers l'activisme judiciaire qui compense à ce niveau. L'activisme judiciaire est certes un problème, mais les juges québécois ne causent pas davantage que les autres ce problème.
La Cour suprême dispose d'un excellent système de traduction simultanée et je n'ai jamais entendu de plaintes à son sujet. Lorsque des plaintes spécifiquement québécoises sont formulées contre la Cour suprême, c'est plutôt sur la base de la perception (par ailleurs mal fondée) à l'effet que les juges des autres provinces comprennent mal le droit civil québécois.
Ce projet de loi me semble avoir surtout pour but de faire du millage politique pour l'opposition, plutôt que d'améliorer la Cour suprême. Dans les circonstances il vaut mieux que cette mesure soit rejetée. Tant pis si les séparatistes se mettent à brailler -- ça ne leur prend pas grand chose pour se plaindre de toute façon.
-- Le couillon anonyme